Sardine dans un sac plastique…
Marseille pestilentiel. Poubelles éventrées. Mouettes affolées. Je n’entends plus le ronron du camion des ramasseurs de déchets. Marseille le ciel est bleu mais l’odeur des poubelles va finir par tout gâcher. Je m’inquiète, mon maquereau attend les éboueurs comme d’autres le messie. Nous sommes allongés dans le lit, je finis pas fermer les yeux et m’endormir malgré la chaleur. Et sa petite voix me dit :
C’est pas le bruit du camion des éboueurs ça ?
Rendors-toi doux rêveur.
Le lendemain matin je sors de chez moi. J’ose. Longer les ordures, enjamber les cartons, les épluchures. Je me faufile, je nage en eaux troubles. Et je prends la mesure, le nombre de saletés, d’objets désirés, convoités, vantés puis abandonnés au début de l’été avant les départs en vacances…et puis à la rentrée, on aura envie d’autre chose, à la place. A la place de quoi ? Nos abandons puent sur le trottoir. Dans la mer c’est pareil, les déchets invisibles gâchent la plupart de mes sorties. Les sacs poubelles j’y suis habituée, il y en a plein les fonds marin et pas d’éboueurs pour les ramasser…Tiens ? J’entends un ronron, des hommes trapus qui parlent fort dans la rue…
Avant de désirer…pense
Avant de dépenser…pense
La poésie naît sur les tas d’ ordures….