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Une sardine dans le vieux port
20 juillet 2007

La sardine en mission...

lamsbs_0

Nous partîmes à cinq du vieux port
Mon Macro et moi à l’avant de la voiture longue et bleue
A l’arrière deux tourte(r)aux et une gambas en folie
La soirée s’annonçait bleue et longue
Il nous faudrait longer les collines, le port de marchandises et les usines
A l’arrière les deux tourteaux jouaient des pinces pendant que la gambas chantait faux
Notre mission consistait à venir en aide à mes sœurs sardines qui se tenaient en rang devant le grill
Nous arrivâmes toujours à cinq à Port de Bouc
Le panneau, menaçant et peint de jaune, nous indiqua la marche à suivre vers les SARDINADES
Nous ouvrîmes les fenêtres, aucune odeur, pas même celle des usines
Nous rangeâmes la voiture longue et bleue sur un monticule de terre
Armés de nos porte monnaie remplis de billets doux nous nous dirigeâmes vers les tentes blanches dans lesquelles la cérémonie qui consiste à sacrifier mes Sœurs avait lieu
Je m’attendais à les retrouver à genoux proférant leurs dernières prières, une nageoire dans l’huile d’olive et la queue dans les herbes de Provence
Mais toujours pas d’odeur, pas même celle des usines
Les adeptes circulaient sur cette grande esplanade aménagée pour la circonstance, chaises et tables en plastique blanc
Les adeptes erraient en quête de nourriture
Nous nous rapprochâmes des tentes le porte monnaie bien serré et l’âme aventureuse
A l’arrière les tourteaux se tenaient les pinces et la gambas se saoulait de paroles qu’elle jetait dans les airs contre le mauvais sort
Mon Macro marchait devant moi pour m’empêcher de voir la scène du sacrifice
Mon intuition me rassurait…une sardine en milieu hostile et personne ne m’attrape pour me mettre en rang d’oignons
Nous trouvâmes pour toute nourriture : Kebab, seiches, poulpes, thon, espadon, rougets, moules, alouettes sans tête, pieds paquet
Et pas l’ombre d’une sardine
Pas l’ombre d’un sacrifice
Je ne vis pas une seule écaille voler
Alors
Je regardai les errants et compris leur quête
Il n’y avait qu’une seule sardine ici
Et c’était moi
Je courus pré des bateaux alignés sur le port, dont les mâts cherchaient à faire concurrence aux cheminées des usines juste en face
Je pris une voile de bateau dans laquelle je m’enroulai, déguisée
Pendant ce temps mes compagnons s’étaient attablés autour de barquettes de moules et de frites le tout arrosé d’une musique de fausse fanfare
Nous festoyâmes en pensant à mes sœurs qui avaient la vie sauve
Nous fîmes la fermeture
Chassés par les odeurs de cheminées

Dans la voiture de nuit nous écoutons radio Maritima
Nous chantons
Dans la voiture de nuit je regarde les lumières de étoiles qui répondent aux lumières des usines

JE SUIS EN VIE

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Commentaires
S
CarrieB : je me suis servie d'un noeud indescriptible<br /> <br /> DamDom : j'aurais bien aimé mais en vrai c'est parce ce que ce soir là aux sardinades c'était le THON la guest star..<br /> <br /> Coachola : et je dirais même que de bien belles assiettes nous furent servies....<br /> <br /> MadamedeKasserole : j'ai beau chercher partout il ny a aucune trace de solid(ar)ité chez moi ;-)
M
Eh dis donc, d'habitude c'est les tourtereaux qui se tiennent les pinces ;-) (elle était téléphonée celle-là non ?)<br /> Et je trouve qu'en tant que sardine, et par solidarité, tu aurais dû avoir une pensée émue pour les moules qu'on a jetées vivantes dans une casserole !
C
à manger des moules, vous fûtes donc cinq ascètes assis.
D
Il n y avait que toi, parce que tu es unique...
C
Belle épopée pour une sardine!<br /> Je me suis surprise à fermer un oeil pour ne pas voir ta fin tragique, et suis soulagée de l'heureux dénouement...dénouement : de quel noeud de marin t'es tu servie pour te parer de la voile du bateau?
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